Malgré un accord tripartite, les principales parties intéressées, les représentants des mineurs en grève et le syndicat AMCU, refusent d’appeler à la reprise du travail en l’absence de la satisfaction de leurs revendications de salaires.
Les représentants des grévistes non-syndiqués et le nouveau syndicat AMCU qui a lancé la grève de Marikana ont refusé de s'associer à un accord conclu entre la direction de Lonmin et les principaux syndicats du secteur le 5 septembre au soir. Cet accord de « paix », signé également par le représentant du ministère du Travail, prévoit la reprise du travail dans la mine sud-africaine dès lundi 10 septembre. Le représentant du grand syndicat sud-africain, le Cosatu, s’est déclaré confiant dans l’acceptation de l’accord par les mineurs en grève.
La veille, plusieurs milliers de mineurs (3 000 à 5 000, selon la presse sud-africaine) avaient manifesté dans les rues de l’agglomération proche de la mine, la plus importante manifestation depuis le 16 août. Nous ne voulons pas d’accord qui ne comporte pas une clause sur l’augmentation de salaire que nous réclamons, ont rappelé les manifestants. La police venue en force avec des véhicules blindés, s’est contentée, vu le nombre de manifestants, de contrôler leur flux.
Lorsque le travail aura repris, une date sera décidée pour l’ouverture de négociations sur les salaires. C’est le point d’achoppement ; tant les représentants des mineurs que les délégués de l’ACMU refusent d’envisager une reprise du travail avant que la revendication principale des piqueurs en grève, un salaire de 12 500 rands (1 500 euros), ne soit satisfaite. Cette position est considérée comme inacceptable par la direction de Lonmin qui exige la reprise de l’activité avant les négociations salariales. Une position renforcée par les difficultés du groupe minier à faire face aux obligations de sa dette. « La direction de Lonmin doit prendre une décision d’ici à 30 jours, ou une décision sera prise à leur place. Les banques vont leur couper le crédit à la fin du mois », a rappelé Peter Major de Cadiz Corporate Solutions au quotidien local Daily Maverick. « Si la mine ne redevient pas opérationnelle rapidement, nous aurons à prendre des décisions » a confirmé la porte-parole du groupe, Sue Vey. Au plus bas depuis 9 ans, l’action Lonmin a perdu 20% de sa valeur depuis le début de la grève.
Le 10 août, les 3 000 piqueurs de Marikana se sont mis en grève, un mouvement non reconnus, et donc non protégé par la loi, pour une forte hausse de leurs salaires. La violence a surgi brutalement avec une dizaine de morts d’emblée avant que la police n’ouvre le feu le 16 août lors d’une manifestation, faisant 34 tués. La production n’a pas repris depuis, et, selon les propres chiffres publiés par Lonmin, le pourcentage des 28 000 salariés de la mine présent sur leur lieu de travail est toujours plus bas. La direction du deuxième producteur de platine, Impala Platinum, a déclaré avoir reçu une revendication d’augmentation de salaire d’AMCU. Par contre, la direction du NUM a résolu le problème qui avait déclenché une grève de 12 000 salariés dans un site minier de Gold Fields. Le travail devrait reprendre rapidement dans la mine d’or KDC. Le mouvement a empêché une production quotidienne de 1 650 onces d’or.
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