Le géant minier brésilien va utiliser la biolixiviation pour produire du cuivre à partir de ses haldes de stériles. Une technologie déjà maitrisée par le chilien Codelco.
La compagnie minière brésilienne Vale, le numéro un mondial du minerai de fer et un acteur majeur des non-ferreux, a développé en partenariat avec l’Université de São Paulo une méthode d’identification des bactéries et des champignons capable de « manger » du cuivre. Les stériles, résidus du traitement des sulfites de cuivre extraits, pourraient être absorbés par des micro-organismes et produire à nouveau du métal rouge. L’utilisation de cette nouvelle technologie pourrait ajouter 1,4 milliard de dollars aux revenus de Vale.
Un projet pilote a été lancé près de la mine de Sossego, dans l’Etat de Pará, au nord du Brésil. Environ 90 millions de tonnes de stériles y ont été accumulés après séparation du cuivre. Ces haldes contiennent encore 0,07% de métal. L’utilisation de ce nouveau procédé pourrait rapporter quelques 600 millions de dollars sous formes de métal, estime la compagnie. « Il s’agit d’une technologie révolutionnaire pour le monde minier. Nous aurions un taux de récupération du cuivre largement supérieur à celui d’aujourd’hui », a indiqué le directeur du département cuivre du groupe brésilien, Eugênio Victorasso.
Toutefois, la viabilité économique du projet n’est pas encore assurée. Il faut encore identifier la bactérie la plus efficace pour isoler le métal. Pas moins de 35 exemplaires différents ont été collectés par les chercheurs de l’Université sur les Haldes proches de la mine. La richesse du minerai de cuivre extrait a tendance à diminuer. Le pourcentage de métal varie actuellement de 0,5% à 1,5% (1% à Sossego). Chaque année Vale extrait 13 millions de tonnes (Mt) de minerais de sa mine de Sossego, pour une production finale de 120 000 tonnes de cuivre.
Un investissement de 5,9 millions de dollars est consacré à ce projet par la BNDES, la banque brésilienne de développement. Dans un deuxième stade, les chercheurs veulent développer un processus pour séparer le cuivre récupéré du micro-organisme qui l’a absorbé.
Codelco avance avec Biosigma
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